Le premier grand studio d¡Alice Guy en1904 Buttes Chaumo
Maurice "Nucleaire" Gianati chercheur a-t-il existé ? le 13 mars 2011 jour de l'explosion d'une centrale a Fukushima
Quelques remarques sur les arguments de M Gianati
Cette conférence étant devenue la base des articles français de
Wikipedia sur Alice Guy, il me parait utile d'en faire une modeste
critique
La conférence se déroule en quatre phases.
Première phase: Il est impossible qu'Alice Guy ait tourné la fée aux choux en 1896 !
- S'il est de 1896, ce film a été tourné en 60mm et on ne peut
obtenir un film 35mm de 20m à partir du 60mm. Il est en outre impossible
qu'il en fut tiré 80 copies ainsi qu'elle le prétend.
Le chronophotographe de 60mm a des bobines de 35m 1000 images 1, il est donc possible d'obtenir un film de 20m 35mm.
Alice parle des 80 copies dans un article au New Jersey Star: "This
film was so successful that it sold eighty copies and had to be remade
at least twice, as the original prints disintegrated "2
Rien ne dit qu'il s'agit de copies 60mm en 1896.
Victor Bachy interviewe Alice en 1863 ( elle a 90 ans) et elle lui
montre la coupure de presse ou le journaliste du Star ajoute: "
l'expérience dans ce domaine de Mme Alice Guy remonte à 1895" et ou elle
a corrigé: 1896.
Léon Gaumont écrit explicitement, dans son projet de nouvelle notice pour les établissements Gaumont, qu'Alice a débuté en 18963
- Alice Guy ne reconnait rien dans un catalogue 1900 de la maison Gaumont, donc elle n'a rien tourné avant 1900
La réaction d'Alice Guy est interprétée comme étant celle d'une
personne en pleine confusion qui refuse de reconnaître la vérité avec
par exemple : " je n'ai jamais vu cette vie du Christ".
Dans la suite de la conférence, comme chez d'autres historiens, il
est expliqué que Lear avait tourné une vie du Christ et avait vendu
l'ensemble de ces négatifs à Gaumont. Une explication simple de ce
catalogue peut donc être: Gaumont, ravi de l'aubaine, fait imprimer un
catalogue avec les films achetés à Lear et à d'autres et celui ci est
évidemment complètement inconnu d'Alice. 4
- Le film n’apparaît que dans le catalogue 1901 et porte me n°379
près des vues de l'exposition et de la visite du président Loubet (n°
397). Il est donc de 1900 au minimum
C'est l'argument classique des partisans d'une date tardive.
Il faut tout de même remarquer qu'il est encadré par les n°377,378 et 380 qui sont des retirages de 60mm 5
Ce film est le seul, sur 478 décrits dans le catalogue, à porter la
mention "très gros succès" ce qui suppose qu'il a déjà une carrière
derrière lui.
McMahan suggère que "la fée aux choux" fut tourné comme film de
démonstration afin d'obtenir le contrat du Chatelet pour le tournage et
la projection de "la Biche aux bois" en 1896. 6
Ceci, joint à une possible indisponibilité due a la destruction du
négatif ("(the film) had to be remade at least twice, as the original
prints disintegrated"7) expliquerait la présence tardive au catalogue.
Deuxième phase: Alice n'a pas tourné la fée aux choux mais d'autres l'ont fait.
- Il y a là un curieux changement d'argumentation, car si Alice ne l'a
pas tourné il était inutile de démontrer que le film était de 1900. La
première phase ne sert qu'à introduire "le doute".
- Les premiers films de fiction de la maison Gaumont sont l'oeuvre d'Hatot, de Breteau et de Lear, voire d'autres.
Ces trois auteurs ont surement faits ou vendus 8 des films à Gaumont, mais pourquoi cela exclurait t'il Alice de la réalisation à cette période ?
Ceci est pourtant pris comme base indiscutable: sans aucune preuve il
est affirmé qu'Alice n'a pas tourné avant 1902. Logiquement il s'en
suit qu'un des trois serait l'auteur de "la fée aux choux", sujet
typiquement masculin.
- Il situe les débuts d'Alice dans le jardin de la maison que
louait Gaumont à Alice en face des ateliers de l'autre coté de la ruelle
des sonneries.
Il présente comme argument un tableau de cette maison qui la
représente comme une agréable villa avec un vaste jardin fleuri. Si on
se rapporte au plan parcellaire la largeur totale du terrain est de 10m,
Alice a surement raison de qualifier ce lieu "d'horrible machin" et
d'affirmer à Victor Bachy qu'elle habitait quai Maquais quand elle a
tourné 9
Ce lieu ne semble être évoqué que pour refuser à Alice tout début en 1896 puisque Gaumont achètera la maison en 1897.10
D'autre part il est très improbable que des films aient été réalisés,
comme il l'affirme, sur la terrasse située à gauche, au Nord, de
l'atelier vu sa largeur et l'ombre que celui ci projetterait.
La terrasse disparaît d'ailleurs en 1899 au profit d'un agrandissement.11
Il est par contre probable que les premiers films de fiction ( y
compris ceux d'Alice) ont été réalisés dans le fond du jardin de la
maison de Gaumont12, à proximité de l'atelier de 1897 et qu'il a existé ensuite un studio, une verrière convenable13, avant la construction de la cathédrale en 1905.
Troisième phase: La carrière d'Alice Guy commence en 1902
- Pour réaliser cette démonstration sans trop d'incohérences avec les
textes, il va falloir affirmer que le premier film d'Alice est "sage
femme de première classe" de 1902 (puisqu'il correspond à peu près à la
description des mémoires d'Alice et que la première "fée aux choux"
n'est pas son oeuvre.)
- Selon M Gianati le premier film d"Alice, qui "fréquentait les
studios de la Villette et a peut être donné des idées de films", serait
de 1902
Dans le "courrier du cinéma" du Temps du 23 Septembre 1933 quelques
lignes " Germaine Dulac fut chez nous la première femme metteur en scène
Après elle vint en Amérique Dorothy Azner .."
Dans le numéro du 30 Septembre on lit "Mme Blaché proteste et
revendique pour elle le titre de "première femme metteur en scène dans
une longue lettre ....( elle écrit :) " de 1897 à 1907 j'ai dirigé la
production de la maison Gaumont, ayant sous mes ordres des artistes de
talent tel Feuillade, Jasset, etc...". Elle signale aussi qu'elle a reçu
les palmes académiques en 1907 en tant que "directrice de théatre". 14
De plus en 1936, Alice écrit à Léon Gaumont "A la tête du service de
prise de vues... j'y ai consacré durant 11 ans le meilleur de moi même
".
Léon Gaumont aurait évidemment protesté en 1933 devant la publication
d'affabulations dans un grand journal et répondu courtoisement en 1936 à
"Mme Alice" qu'elle se trompait.
Léon Gaumont écrit lui même qu'elle débuta en 1896.15
Ces trois faits sont ignorés par M Gianati qui préfère dire que Léon
Gaumont a confié vers 1902 ( voire plus tard) la direction de la
production de sa maison à une personne, une femme, totalement
inexpérimentée .
- Le premier film d'Alice ne serait donc pas "la fée aux choux" du
catalogue 1901 mais "Sage femme de première classe " du catalogue 1902. 16
Dans ce dernier film il n'y a pas de fée, il s'agit d'une marchande
de bébés, bien achalandée ( 6 bébés vivants), Mme Féauchoux, à laquelle
un jeune couple achète un bébé.Il ne viendrait à personne l'idée
d'intituler ce film "la fée aux choux", si ce n'est le nom de la
marchande du film. Ce nom indique plutôt un clin d'oeil d'un metteur en
scène qui fait un remake (On ne fait pas un remake un an après la sortie
d'un film, même en 1902).
- M Gianati amène un argument nouveau: Yvonne Serand a 10 ans en
1896 et ne peut être la fée.alors que dans ses mémoires Alice l'a
désigne comme son actrice. Il en déduit qu'Alice ayant menti, il faut
remettre en cause tout ce qu'elle dit.
Il faut tout de même remarquer que quand Alice décrit le tournage de
la fée aux choux, elle dit qu'elle l'a fait "avec des amis", sans plus
de précisions. Ce n'est que beaucoup plus loin dans le texte qu'elle dit
"on me donna deux assistants... Louis Feuillade ... et une secrétaire,
Yvonne Serand qui joua dans la fée aux choux et deviendra la femme du
metteur en scène Arnaud".
Si on considère "sage femme de première classe" comme un remake, la confusion est parfaitement pardonnable à ce point du texte.
Ce paragraphe des mémoires d'Alice est vraiment un "raccourci"
puisqu'elle écrit "Jusque là j'avais travaillé seule. Après quelques
mois on me donna deux assistants (Feuillade et Yvonne Serand)".
Même en admettant la date tardive de 1902 pour un début de carrière,
Feuillade arrive plus de 3 ans après et il est peu probable qu'Yvonne
Serand soit embauchée à 16,17 ans.
- Alice est décidément de mauvaise foi quand elle dit à Victor
Bachy " une sage femme ? je n'aurais jamais oser à cette époque" alors
qu'elle a 29 ans
Il faut citer intégralement le passage de l'interview d'Alice à 90 ans (1964)
VB: "Dans une autre partie du livre (de Georges Sadoul) il cite comme
vos films "la fée aux choux et "les aventures d'une sage femme". Dans
un passage il les confond tous les deux , dans un autre il en fait
allusion séparément Est ce qu'il y a vraiment deux films distincts ? "
AG: "L'histoire d'une sage femme ? A cette époque là je n'aurais
jamais osé parler de ce genre de chose. "La fée aux choux" Ça fait
partie de mon histoire"
Alice est une femme de bonne famille, elle raconte dans ses mémoires
que "le plus embarrassant moment de sa vie" fut lorsque chez des amis, à
la fin d'un cylindre qu'elle avait amené, on entend soudain une voix
qui chante un couplet grivois.
Il est probable qu'elle interprète la question au premier degré et
que pour elle il est inimaginable de conter les aventures d'une
accoucheuse.17
Il est cependant également probable qu'Alice elle même confond les
deux films ou leur donne le même titre puisqu'elle écrit à Louis Gaumont
en 1954: "Dans la photo de la fée aux choux figurent mes amies Germaine
Serand et Yvonne Serand ( qui deviendra plus tard Mme Arnaud)"
Les photos de tournage, dont elle dit elle même qu'elles ont été
faites "après coup", l'induisent en erreur. Victor Bachy ne lui rend pas
service en ne relevant pas qu'il y a un problème.
Ce dont je donne acte à M Gianati mais ceci était déja noté dans le livre de joan Simon
This confusion, one of the rare points where the Autobiographie is clearly unriable is in a way enterely understandable.18
- C'est Zecca, en 1903, qui a tout appris à Alice
Pour M Gianati, la jeune et inexpérimentée Alice arrive à conserver
son poste de directrice de production alors que Zecca est son
professeur. Elle fait de tels progrès qu'elle se maintient en 1904 quand
"la production Gaumont évoluera nettement vers la mise en scène"
(Sadoul)
Alice précise dans ses mémoires que son professeur fut Frédéric
Dillaye, consultant de la première heure du comptoir général de
photographie19
- Pour établir sa liste de films d'Alice, M Gianati écarte celles
de Victor Bachy et celles de Mc Lean et veut partir des listes qu'Alice a
donné en enlevant ce qui, selon lui n'est pas d'Alice. Il note que les
listes d'Alice "contiennent un message subliminal": il n'y a pas de film
antérieur à 1902
Tout d'abord je ne vois pas très bien comment Alice, en 1953 20,
aurait pu se rappeler de toute sa production . La source de la liste
des films d'Alice semble être une "liste dactylographiée que vous m'avez
remise" par Léon Gaumont en 1939. Les titres des films ne sont
évidemment pas tout à fait exacts et M Gianati s'acharne à les
interpréter dans le sens le plus défavorable à Alice.
Par exemple Alice cite dans ses mémoires "déménagement à la cloche de
bois" qui peut être le (n° 149) de 1898 mais qu'il donne comme un film
de 1907 (n°1616) 21
Je laisse à des gens compétents le soin de faire une critique de la liste de M Gianati.
Quatrième phase: Alice Guy confond les dates et parle de 1896
alors qu'elle a débuté en 1902 et son apport réel est d'avoir transformé
la production Gaumont.
- Pour conclure la conférence, il tout de même expliquer pourquoi des
historiens se sont laissé tromper et essayer de recaser Alice dans
l'histoire du cinéma
- Une des raisons des erreurs des historiens sont les perpétuelles
confusions de date d'Alice. M Gianati cite comme exemple majeur: "je fus
la seule durant 17 ans à avoir droit à ce titre ( de metteur en scène)
"; le dernier film d'Alice étant de 1919 il en tire argument pour donner
son début de carrière en 1902.
Il omet qu'il y a une autre femme metteur en scène au début du
cinéma, Lois Weber, qu'Alice connait bien puisqu'elle a joué pour
Gaumont. Cette dernière réalise son premier film en collaboration avec
Smalley en 1911 et un premier film conséquent "suspense" en 1913 :
1913-17= 1896 22 .
Il oublie qu'Alice écrit à Léon Gaumont en 1936 "A la tête du service
de prise de vues... j'y ai consacré durant 11 ans le meilleur de moi
même ":1907-11=1896.
Alice est d'ailleurs une mythomane conséquente23 qui a déclaré a un journaliste du New York Star en 1914 qu'elle avait débuté en 1896.
Elle récidive en 1939 Dans une lettre à Léon Gaumont24, puis en 1953 dans une lettre à Louis Gaumont, puis dans ses mémoires:.
"(Georges Sadoul) m'a promis de rectifier cette partie dans les
prochaines éditions, ce qu'il a honnêtement fait bien que son
énumération contienne encore des erreurs: la fée aux choux date de 1896
(chapitre 4)"
"Le premier film dont je parle dans la première partie de ces
mémoires est de 1896 ( chapitre 7)" et enfin dans l'interview avec
Victor Bachy en 1963.
Louis Gaumont la croit puisqu'il écrit deux articles sur elle avec cette date de début: 1896
Quand elle fait ses premières déclarations il y a des témoins ( Léon
Gaumont, Feuillade, Zecca,..) et quand elle fait ses dernières
déclarations il y a des historiens , personne ne l'a contredit.25
- Elle a transformé (Gaumont) en 2 ans, de 1902 à 1904 , elle est
devenue une grande société de cinéma : C'est là son titre de gloire
Comment croire à l'ascension fulgurante d'une femme dans une société
déjà puissante en 1902 et dans une industrie qui n'en est déjà plus à
ses débuts ?
Chacun peut écrire son histoire, puisque les preuves sont fragiles, mais celle là est vraiment improbable.
La version "traditionnelle", " Alice Guy a commencé a tourné en 1896"
, a une base solide : les écrits non contredits d'Alice et de Léon
Gaumont et aucune preuve contraire nouvelle n'est amenée dans cette
conférence.
Si ce n'est ce parti pris, déboulonner Alice, la conférence est très
documentée et présente des films rares. On ne se rend pas compte à la
première vision que la moitié de l'exposé ne concerne pas vraiment le
sujet mais les appareils Gaumont, la deuxième partie de la série N, la
cité Elgé, les films et les photos d'époque.
PW1949 ( d) 10 octobre 2012 à 18:28 (CEST) Pierre WACKHERR
- ↑ Description
du chronophotographe dans la Nature 1896 2éme semestre par Mareschal
p392.. ". La "biche aux bois" filmé par Ducom au Chatelet en 1896 et
colorié approche les 35m (un avantage du 60mm est qu'il permet de
colorier le film plus facilement ).Sadoul écrit même à propos de la
biche aux bois :"ce film de large format mesurait 35m et comportait un
millier images" (T1 p375)
- ↑ New jersey Star 1914 rapporté par McLean p 23Victor Bachy p 35
- ↑ Léon
Gaumont veut compléter dans les années 30 sa "notice sur les
établissements Gaumont", la guerre arrivera alors que ce travail n'est
pas fini. C'est cependant l'occasion de courriers et d'échanges de
textes entre Madame Alice et Léon Gaumont .Dans la note manuscrite sur
"les premiers client"s on lit:"Ce furent des forains, les Grenier qui
avaient une grande loterie. Alice Guy qui réalisa les premiers films
Gaumont , à partir de 1896, raconte qu'elle fut invitée....". Le
document de la cinémathèque BIFI LG364-B50 serait un faux ? Léon Gaumont
considère d'ailleurs Mme Alice comme une source fiable "Si je revois le
journaliste de "7 jours" je lui donnerai votre nouvelle adresse en
insistant pour vous demander de vive voix tous renseignements
complémentaires qu'elle pourra désirer sur les débuts de prise de vues à
la maison" 8 /9/1941 BIFI LG371B50
- ↑ Elle
écrit d'ailleurs "je pense que la plupart des films figurant sur ce
catalogue ont été achetés à des opérateurs du dehors ou pris à
l'extérieur par des employés du laboratoire" (1954, lettre à Louis). (
"à l'extérieur" signifie bien qu'il s'agit de reportages, pas de
fictions). L'évocation de la série N dans la conférence, sous prétexte
qu'Alice croit y reconnaître un film dans le catalogue, n'apporte rien
si ce n'est l'exposition d'un catalogue de 1907 commençant au n°11.
- ↑ Les
autres transpositions 60mm effectuées concernent plusieurs films de la
Série A 35mm suivant Bachy et Mc Lean :baignade de chevaux à la
caserne(377), promenade des animaux au jardin d'acclimatation (378) ,
baignade dans le grand bain (380).
- ↑ McMahan
p15: with a demonstration film like la fée aux choux it would have been
easier for Gaumont to win such a contract with the Chatelet
- ↑ New jersay Star 1914 McLean p23
- ↑ Lear
vend ses négatifs en 1898 d'aptès Sadoul. Gaumont produit peu de
fictions par rapport à Pathé, mais sa production interne n'est tout de
même pas nulle. La production de fictions Gaumont de cette période est
modeste comparée à celle de Pathé mais ce n'est pas non plus un argument
pour en écarter Alice.
- ↑ AG:
Il y avait une petite maison que Gaumont avait à Belleville, Il y avait
ce jardin et devant il y avait une petite plateforme cimentée et c'est
là que j'ai tourné mon premier film. .... VB: Cela date de quand alors ?
AG: Cela date de 96. Les gens n'avaient jamais vu ça. J'habitais entre
l'Académie et l'école des Beaux Arts ( et non à Belleville. La petite
maison est celle ou habite Gaumont !) Les premiers ans du cinéma
français Institut Jean Vigo 1985
- ↑ Archives numérisées de Paris. plan parcellaire quartier Combat 132 éme feuille E.
L'argument est d'ailleurs inutile puisqu'il vient d'être démontré que
"la fée aux choux" n'est pas de 1896. La maison que loue Alice est de
toute manière à quelques mètres du fond du jardin de Gaumont( de l'autre
coté de la ruelle des sonneries)
- ↑ Il
me semble que M Gianati se trompe dans l'orientation du bâtiment: Le
moteur à gaz ne peut être qu'a l'Est ( à l'opposé de l'entrée de la
ruelle des sonneries) ce qui donne la terrasse sur la chambre noire au
Nord. Il est difficile de se faire une idée sur le début des
constructions car il n'existe, ruelle des sonneries, qu'un permis de
construire du 28 Décembre 1896. L’agrandissement incontestable de 1899
n'a pas, à ma connaissance, de permis connu. Les permis suivants datent
de 1904 et sont enregistrés au 12 rue des alouettes.
- ↑ Pour être exact celui de la maison de sa femme au 55 rue de la Villette. Celui ci donne aussi sur la ruelle des sonneries
- ↑ M
Gianati donne lui même une photo de Zecca avec un ballon marqué Elgé
dans lequel se reflète cette verrière, ceci en 1903. Cette verrière n'a
manifestement rien à voir avec une "verrière branlante" telle que l'a
décrite Alice dans ses mémoires à propos de 1896 . Il donne aussi des
photos de tournage dans le jardin. C'était "une sorte de véranda qui
était adossée à un mur en briques dont les cotés étaient pleins jusqu'à
hauteur d'appui, au dessus vitré en verre dépoli ainsi que la toiture ;
au sol un parquet en sapin monté à l'anglaise à joints perdus; la face
restait ouverte. Ce fut le premier plateau organisé de la maison Gaumont
" 90 ans de cinéma page 101
- ↑ Le temps 23 et 30 Septembre 1933 sur Gallica
- ↑ voir note 3
- ↑ "La
fée aux choux" est un film de 20m qui apparaît dans le catalogue 1901
et est toujours là dans le catalogue 1908 sous le n°379. (cahier de la
cinémathèque Dec 95. En feuilletant le catalogue Gaumont de janvier
1908. Roger Icart), "sage femme de première classe apparaît en 1902 sous
le n° 626, il fait 100m.
- ↑ Le
titre "sage femme de 1ere classe" n'est tout de même pas très en
rapport avec le sujet. Il est cité approximativement par Victor Bachy ce
qui accroît la confusion
- ↑ Adam Williams. Joan Simon p 36
- ↑ M
Bailly écrit une description du chronophotographe dans la Science
Illustrée 2éme semestre 1896. Si, suivant Laurent le Forestier, le poste
de Zecca chez Pathé n'était "pas très clair" il varie entre "inspecteur
général "ou "directeur général" d'une société qui produit plus de
fictions que Gaumont ( souvent des copies des oeuvres des autres). Il
vient chez Gaumont en 1903 ( la datation est de M Gianati, Sadoul ( p291
et 348) et Alice donnaient 1904 ), ce qui prouve au moins que Gaumont
avait un studio sinon comparable à Vincennes du moins convenable. La
pauvre Alice devrait donc immédiatement perdre son poste et au lieu de
cela Zecca lui sert gentiment de professeur. C'est surement par
reconnaissance qu'elle rétablit la paternité des "Méfaits d'une tête de
veau" à Zecca
- ↑ Alice
déclarait en réponse à l'envoi de la liste "J'étais surprise du nombre
de films que j'avais moi même dirigé". Elle est peinée de voir la fée
printemps, Esmeralda , la vie de Jésus attribués à Feuillade9/10/39
16/10/39 BIFI LG 371B50
- ↑ Victor
Bachy donne lui le n°1617 et la date de Septembre 1906 pour ce 2eme
film de 92m. Notons que M Gianati écarte plusieurs films de 1907 ( pour
cause de départ d'Alice aux Etats Unis) mais que celui là est conservé.
- ↑ La
seconde femme metteur en scène fut une Americaine, Mrs. Smalley qui a
travaillé d’abord sous nos ordres à Flushing pour le parlant " lettre à
louis Gaumont 5/01/53
- ↑ Elle
doit être en pleine confusion de date lorsqu'elle écrit en 1954 à Louis
Gaumont: " Je pense que les Lumière, avec ‘L’arroseur arrosé’ sont les
premiers metteurs en scène. Je ne revendique que le titre de première
femme metteur en scène auquel je fus seule, pendant 17 ans, a avoir
droit. La seconde femme metteur en scène fut une Americaine, Mrs.
Smalley qui a travaillé d’abord sous nos ordres à Flushing pour le
parlant " Louis lui répond : « Votre remarque sur la priorité des
Lumière en tant que premier metteur en scène est tout à votre
honneur,mais certains assurent que ‘L’arroseur arrosé’ ne date que de
1900. Il est un fait, c’est qu’il ne figurait pas au programme du Grand
Café de décembre 95. » Elle récidive: « J’affirme que ‘L’arroseur
arrosé’ a été présenté à une séance privée de la Société d’Encouragement
à l’Industrie Nationale, Bd. St. Germain, avant l’ouverture du Grand
Café, et si cette ouverture a eu lieu en 1895, cela confirme mon dire
que j’ai bien commencé en 1896, puisque Demenÿ était déjà en rapport
avec la Maison et que l’appareil de prise de vues était à l’étude, en
60mm et avec le premier entrainement à cames que vous connaissez. » 5
Janvier 54 , 19 Janvier 54, ? Janvier 54 BIFI LG371B50
- ↑ la
lettre est corrigée par Léon Gaumont avec la mention "à compléter" sur
le description de 6 lignes de son premier film en ... 1896 BIFI
LG374-B51,
- ↑ Lacassin
proposait comme explication du début de carrière d'Alice: "A titre
accessoire et pour les besoins de la démonstration, Gaumont a produit
jusqu’ici quelques bandes documentaires ou d’actualité. Le succès du
nouvel appareil l’oblige à fournir aux acheteurs des films de fiction
analogues à ceux de Pathé. Il charge son active secrétaire d’organiser
cette nouvelle branche. Faute de moyens et de personnel qualifié, Mlle
Alice va régler elle-même le problème. (…) L’initiative ayant rencontré
les succès et l’expérience ayant plu, son auteur va récidiver. Elle en a
le loisir : il s’agit de réaliser en tout et pour tout de douze à vingt
très courtes bandes par an." ( contre histoire du cinéma) Anthony Slide
était du même avis: "It was possibly this lack of interest which led
him, early in 1896, to allow his secretary Alice Guy, to write,
photograph and direct, with the help of a friend, Yvonne Mugnier-Serand,
a short titled ‘La Fée aux choux’ (Early women directors p 15)
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